"Fleur bleue" poétesse rêveuse, qui par la magie des mots met le quotidien,

en prose avec la passion de son vécu,
Jean - Louis

Artiste de ses tableaux dans toute sa splendeur


Tu es dans son cœur Prince ! Et éternel !
Prince de ses rêves, prince de son ciel
Le regard perdu à l'horizon 
Vers Nice ou Toulon... Quelle importance !

Elle imagine la mer avec son sable doux et elle colorie
de bleu et de vert cette eau transparente et limpide 
avec le crayon magique de son cœur.
Elle y dépose des vagues qui ondulent au gré du vent tiède
qui l'habite. La brise de son désir enfoui dans son jardin.
Elle inonde son chef-d'œuvre de baisers parfumés invisibles. 
Pour embellir son paysage, elle y dessine des cœurs
et des fleurs en les jetant pêle-mêle de çà et de là.
Elle achève ainsi son talent heureuse et radieuse,
elle le contemple. Elle sème les graines de son amour
qui s'éparpillent dans ce monde en fusion.
Elle délire, elle respire, elle vit, elle pleure,
elle hume le vent de son bonheur, la tempête de ses malheurs.
Elle chante sous la beauté infinie grise de sa pluie
et goûte avec délice le sel de la mer, ses larmes.

Peut-être qu'elle se trompe ! Est-ce Manosque
ou Annecy ? Quelle importance !
Alors elle griffonne et détruit la mer.

Et avec la craie de son bonheur elle recompose cette fois
Un bouquet de son printemps, ses seize ans.
Elle se souvient et écrase la craie brûlante de son âme.
Elle détruit le tableau noir de ses souffrances.

Elle trouve alors un pinceau de soie qu'elle trempe de nouveau
Dans le temps… ET elle peint avec chaleur les neiges éternelles
comme son Prince et les montagnes cette fois.
Elle repeint ses seize ans. Elle se souvient des marmottes
timides et prudentes qu'elle effleure avec ses yeux enfantins.
Elle savoure avec délice cet air si pur et si rassurant
avec ces petites compagnes. Elles apprécient ensemble 
le subtil parfum de cet havre de paix
rempli de mystères et rempli de ses secrets douloureux.
Contraste horrible, sa pureté envolée ! Mais elle oublie...
Elle danse et se déplace au rythme d'un concert imaginaire
avec grâce et élégance comme la chenille qui
devient chrysalide pour se transformer en papillon mais 
dans sa nuit, vêtue à minuit de dentelles blanches 
ornées de cristaux précieux.
Insolente et resplendissante sous la lueur de la lune.
Défiant ce beau monde, seule.
Elle recommence ainsi à l'infini le cycle de sa vie,
Le cycle de ses nuits jusqu'à tomber épuisée et inerte.

Puis là-haut très haut dans les cieux,
Elle se souvient et elle admire les edelweiss 
aux pétales délicates d'un blanc pur et velouté 
irréelles comme son Prince...
Protégé lui aussi, oui, c'est ça ! Intouchable et impalpable.
Son regard se voile de tristesse, et malgré elle,
ses larmes salées se transforment en gouttelettes givrées, 
glacées transparentes pour l'éternité, sans saveur.
Elle est amère. Elle disperse ses émotions,
les analyse et songe...
Elle, noyée dans ce tableau, tableau de son terrible passé.

Elle aperçoit son Prince descendant la colline verdoyante.
Elle près d'un précipice. Un éclair surgit
et la fait sursauter ! Le bruit de ses pas résonnes
dans sa nuit, Elle est perdue... 
La pente est dangereuse et glissante,
D'un geste prompt, elle lui tend la main. Il ne la voit pas !

Lui perdu dans ses pensées... Inconscient 
de ce qui se trame si près de lui.
Le visage hâlé... Beau comme un Dieu.
Ce teint lui sied à merveille. Il est si fragile !
Elle craint pour lui. Elle craint pour elle,
Son âme et son cœur crient.
Elle ne le connaît pas... Il ne la connaît pas. 

Elle voudrait entendre sa voix rien qu'une fois
Dans l'écho de sa douleur et de son désespoir.
Cette voix sourde remplie d'arc-en-ciel scintillant
résonne dans le silence de sa pauvre vie et se perd
Dans la profondeur de ce gouffre à ses pieds.

Cependant, avant de franchir le pas, 
elle ose lui murmurer ceci :
"Chéri, Je t'en prie, viens vers moi, regarde moi, 
attrape ma main et rejoins-moi sur ma planète,
sur cette toile magique. 
Illumine ma vie ! Toi qui en es le soleil !
Je rêve de toi Prince de mon ciel et éternel 
chaque nuit ! Sans trêve la tête plongée dans les nuages,
craintive dans la brume de l'aube qui se prépare.
Les yeux clos et l'âme en paix, je te parle !
Ces mots simples que je te souffle 
et dont moi seule possède la source,
Ces mots qui m'entourent dans un manteau de neige 
fondant sous le soleil de ton sourire m'éblouissent 
et me réveillent près de toi à l'ombre d'une cascade.
Ces mots se nomment amour. Tu ne dis rien chéri ? "

Tu as raison Prince ! Inutile de lui répondre.
Elle t'a attendu toute sa vie
elle peut encore t'attendre toi 
le prince de son ciel et éternel. 
Dans son cœur de poétesse rempli de douceur 
et de tendresse elle sait effacer avec le pinceau
de son âme le tableau noir de ses souvenirs.
Elle sait aussi transformer 
la craie de ses malheurs en bonheur.

Alors pourquoi ne peint-elle pas le tableau ?
Celui qui retient la clé invisible ?
La clé de la porte du bonheur ?
Avec le crayon magique de son monde ?
Celui de votre monde ?
Laissons le temps au temps...
Laissons le destin peindre ce tableau.


Fleurbleue-Yolande

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