Pour te dire, tout doux…
Juste un petit chat
Sur la messagerie
Pour vous dire mais oui, mais oui
Madame je suis gai quand je vous trouve là !
Juste un tout petit mot
Caché dans un sabot
Pour vous dire c’est beau, c’est beau
Madame ce portrait ! C’est vous sur la photo ?
Juste un peu de ta voix
Dedans mon téléphone
Pour ne dire qu’à toi, qu’à toi
Madame vous parler, c’est le bonheur qui sonne.
Juste un petit bisou,
Dans le creux de ton cou
Pour te dire tout doux, tout doux :
Madame je suis bien quand je suis avec vous.
Juste un petit câlin,
Blotti contre ton sein
Pour te dire sans le dire, sans le dire
Ma Leau contre mon cœur je sens ton cœur frémir.
Juste un petit poème
Envoyé par bateau
Pour te dire dans l’eau, dans l’eau
Leau ne m’écoute pas si je te dis : je t’aime.
Juste une larme
Si tu n’écoutes pas
Pour te dire ne m’en veux pas
Il fallait que je dise combien tu me désarmes.
Denis 15 septembre 2006
Fermer les yeux du prince…
Fermer les yeux du prince et lui faire oublier
Ses sentiments voyous, son cœur jamais lié.
Tout ce qu’il a vécu dans ses vies antérieures
Voletant sans arrêt de bonheurs en malheurs.
Fermer les yeux du prince et
lui faire oublier
Les amourettes vaines, et liaisons décriées
Les passions voyageuses et délires légers
Flirts sans lendemains, amours mal engagées.
Fermer les yeux du prince et
lui faire une blague.
Le faire naviguer, pousser vers lui la vague
D’un océan fougueux qui le noie de caresses,
L’étouffe de câlins, l'inonde de tendresse.
Fermer les yeux du prince il
ne doit pas la voir
Cette princesse qui lui apporte l’espoir.
Il ne doit pas savoir où les lèvres et les doigts
Se poseront, câlins des centaines de fois.
Fermer les yeux du prince et
lui faire comprendre
Qu’il n’est pas Don Juan mais juste cœur à prendre.
Que toute la tendresse qui est encore en lui
Ne sera plus donnée qu’à une seule amie.
Fermer les yeux du prince,
et ramener au port
Le vagabond des cœurs au bout de son voyage.
Transformer du coureur les sentiments volages
En un amour enfin devenu vrai et fort.
Fermer les yeux du prince et
ancrer dans sa tête
Nouvel état d’esprit, et âme de poète.
Lui imposer sans heurt de n’avoir qu’une muse
Et de l’aimer sans fin, simplement et sans ruse.
Rouvrir les yeux du prince
et lui donner à voir
Que sa muse est ici dans ses bras, dans le soir.
C’est elle l’océan, le bateau et le port
Et le prince n’est plus et le poète dort.
D.B. 23 octobre 2006.
Ne
pas vouloir déjà…
Ne pas vouloir surtout déjà lui faire l’amour
Ne pas vouloir encore
Ne vouloir pas,
Pas tout de suite,
Pas si vite.
Ne pas vouloir son corps
A petits pas
L’amour
Ne vouloir que sentir, sentir
battre son cœur
Ne vouloir que tenir
Tenir l’aimée
Dans ses bras
Palpiter
N’en pas finir
A petits pas
Son cœur.
Et puis sentir en elle que
monte le désir
Les baisers plus fougueux
La main dans les cheveux
La morsure
La poitrine plus dure
Son bassin
La pointe de ses seins
Monte le désir.
Et tous les vêtements
qui parsèment la chambre
Ce léger tremblement,
La rose au parfum d’ambre
Deux corps qui ne sont qu’un
Et le suprême instant
Le moment opportun
Souffle coupé
Aimée.
Repose dans mes bras, mon aimée
alanguie
Ses seins contre les miens
Ses grands yeux étonnés
Son sourire
Petits mots susurrés
Au creux de ses reins
Lire
L’envie.
Et vouloir encore.
D.B. 14 octobre 2006.
Je viens de la cuisine,…
Je viens de la cuisine, elle y était bien seule !
Revenue avec moi elle me tient compagnie,
Entre nous c’est l’amour depuis des décennies
Et me séparer d’elle ? Je ne puis, suis trop veule.
Tant de pages entre nous à
jamais sont écrites.
Quand elle m’a manqué ce fut toujours ma faute,
Je la tiens en estime encore bien plus que haute
Rarement je l’oublie, encore moins ne la quitte.
Sur la moto présente
et contre la logique
Elle s’effaçait très vite et souffrait le martyre.
En montagne avec moi c’était encore pire
Car je la repoussais, ostracisme inique.
Après les heures de
cours, nous avions rendez-vous
En quelque pièce sombre réservée aux
malades
Que je gagnais fébrile le cœur à la chamade
Pour la retrouver là et la prendre d’un coup.
Elle me quitte à l’instant,
je garde dans la bouche
Le goût de son baiser, dans mon corps sa chaleur
Je ne l’oublierai jamais plus d’un quart d’heure
Sa présence est tenace et son esprit me touche.
Et elle s’en revient. C’est
certain, son parfum
Qui déjà s’est éteint au sein du courant
d’air
Hantera à nouveau ce lieu dont je suis fier
Le bureau où j’écris même s’il est d’emprunt.
Il est un seul endroit où
elle ne suivit pas
Toutes mes aventures : bien trop risqués pour elle
Les fonds marins sans air ce n’est pas naturel
Ma mie n’y trouverait à coup sûr le trépas.
La nuit à nos concerts
n’est pas trop favorable.
Certes elle dort près de moi et quand je me réveille
Parce qu’elle a susurré des mots à mon oreille
Je sais la retrouver au plus près de ma table.
Maintenant décriée
ma compagne vieillit.
A tenir ma santé on dit qu’elle a failli.
On prétend c’est méchant que depuis tout ce
temps
Elle aurait affaibli mon cœur, mes os, mon sang.
Il est vrai qu’avec l’âge
elle me coûte cher,
Qu’elle a moins de tenue qu’elle est moins guillerette
Depuis que je la roule entre mes doigts peu fiers.
Mais je l’aime à jamais ma chère cigarette.
D.B 10 aout 2006
Matin au Cap Fréhel en juillet 2003.
Six heures n’étaient sonnées mais j’ai quitté
la tente
Et subrepticement déserté du camping.
Je marchais dans la lande et m’en sentais le King
Car j’étais seul, tout seul et contre toute attente.
J’avais pris des croissants
en passant Matignon,
Fait un petit coucou aux gens de Plévenon
Doucement dit bonjour à mon Fort Lalatte
Et filé vers le Cap Fréhel, en savates.
Pas de faisceau tournant, pas
de lumière au phare
Laissant sa place au jour, la nuit agonisait.
La lande s’éclairait dans le matin blafard
De centaines de petits culs blancs qui couraient !
De partout ils sortaient et
chacun de mes pas
Que je posais tout doux dix m’en révélait.
Des milliers de lapins ne sachant qui j’étais,
Bondissaient apeurés, tous les sens en émoi!
L’insouciance, la joie du matin
retrouvé
Les poussait à sauter dans la lande assoupie
Pour mieux les admirer je me suis accroupi
Et une joie d’enfant est venue me bercer.
Je tombai, sur le dos saisi
d’enchantement
Fermai les yeux, dormis, apaisé et comblé
Les rouvris et perçus un pétrel envolé
Me disant : « ton doux rêve est fini maintenant
».
D’autres légions sonores
et au galop plus triste
Envahissaient la lande et les abords du phare.
Des enfants, des papys, des amants, des fêtards,
Le Cap recevait sa horde de touristes.
Je m’en fus doucement par la
petite piste.
D.B. 28 août 2006
Misère ! dit la fleur…
Etendue désolée,
aride solitude
Blanc le soleil au sein de l’immensité : ciel
Blanc, bleu. Bleu, blanc le ciel ? Le sable plénitude.
Sable en or, pierres dures, oasis irréelles.
Mirage, minéral, éther, fournaise, ciel.
Et le vent a tourné, la dune a reculé
Le caillou, ce caillou qui avait fait la dune
Est sorti au soleil, s’est donné à la lune.
Une fleur a poussé, dans le sable brûlé.
Miracle, éternité,
ciel, éther, terre brûlée.
A l’abri du caillou, protégée de la pierre
Amoureuse du vent qui l’a portée ici,
Amoureuse du sable qui l’aime et la nourrit,
Amoureuse de rien, amante d’un désert.
Minaret très lointain,
vent portant la prière.
Brise, bise, Simoun, à chacun de ces vents
Elle offre ses pétales. Le souffle et les caresses
D’Eole la courtisent, lui donnent leur tendresse.
Mais au cœur du désert la fleur ne l’entend.
Minaude au vent, regarde au
ciel, et s’en défend.
Amoureuse du sable à
ses pieds tout le jour
Qui l’étreint, l’embrasse la protège et la quitte
La ceint de tourbillons qu’elle aime et qu’elle habite
Mais lui fait mal aussi quand il va faire un tour
Mille pas à la ronde
et s’en revient toujours.
Amoureuse de rien ou de l’immensité
De sa vie tristement voit se tourner les pages
La fleur étourdiment prépare son bagage
Et demande à l’eau : où est ma liberté
?
Milady, répond l’onde, ah, tu veux nous quitter !
Passe une caravane et un enfant
grondé
Qui pour sa pénitence est éloigné des
gens.
Ses pas freinés au vent à la fleur l’ont mené
Il découvre la belle et la coupe et la prend.
Misère ! dit la fleur à son ami le vent…
D.B. 12 septembre 2006
Les pieds nus, les pavés…
Les pieds nus, les pavés, les murs
Les pieds nus, le sable dur
Dans le dos, le soleil, dans les yeux l’eau
Partout le vent, chaud ;
Marcher, courir, sous les pieds l’onde
Devant, la plus belle baie du monde ?
Le soleil pousse, pousse dans le dos
Derrière, la ville, le port, Saint Malo.
Devant, l’écume, l’eau,
les vagues
L’eau, le sel, l’écume, les algues
Immense l’océan, forts les rouleaux
Avance, avance dans l’eau.
Entre en l’antre, dans la mer, avance
Gouffre terrible, l’océan immense.
Saute, tombe, roulé par le rouleau
Glisse, nage, monte l’eau.
Avance, le soleil derrière
Nage, devant : la mer
Monte, géante, la lame
L’écume au bord, blanche flamme.
Saisi, emballé, emporté par l’eau
Plus fort que toi le rouleau !
Partout l’air, le vent, devant : la mer
Le soleil, le vent, l’eau derrière.
Devant, derrière
Partout : la mer
Derrière : un rouleau
Nouveau, caché, faux
Faire face
Au rouleau qui enlace
Les algues, le sable, l’eau
Où est Saint Malo ?
Devant, derrière ?
Partout la mer
En face, le soleil
Emerveille
Nage, nage, derrière : l’eau
Devant Saint Malo.
Le soleil fait luire la mousse
La vague pousse, pousse.
Nage, nage
La plage.
D.B. 21 septembre 2006
Salope, c’est elle…
Salope, c’est elle qui gagne
en ce moment
Putain, garce, elle se venge
Cruellement, salement !
Non, ce n’est pas étrange…
C’est connu
Six ans, déjà qu’elle me troue le cul !
Salope, aujourd’hui plus qu’hier…
Moins que demain ?
Putain, ça promet,
Elle peut être fière.
Aujourd’hui c’est à deux mains
Qu’elle s’y met.
Myolast, Biprof, morphine,
J’ai voulu la jouer fine…
Balancés les médocs, sevrage
Tourner la page.
Paf, dans le nez, elle tape,
Me rattrape.
Tu parles, pas conne,
Plus maligne que moi.
Elle revient à la charge
De quoi devenir barge…
Salope, comme elle s’occupe de moi !
Depuis hier elle fanfaronne.
Fanfare dans le dos ça
grince
Concert au mollet, ça coince.
Elle se pointe comme une fleur
Salope, crève-cœur.
Elle rit, je pleure
Putain de douleur !
En plein câlin
Elle revient
Juste pour faire chier
M’humilier.
Putain,
En plein câlin !
Cinq heures, couché,
Tourné, viré, trop mal
Huit heures, debout
Fièvre de cheval
Anti-sommeil : douleur
Matin-réveil : douleur !
Salope….
19 octobre 2006.
Ce soir, c’est pleine lune
Ce soir, c’est pleine lune
L’étrave du bateau
Fend l’eau.
Louxor, Karnak
Tout dans le pack !
Sphinx, colosses, temples, tombeaux
Souks à gogo
Vers Kom Ombo
Quelque part c’est trop ; aussi tellement beau !
Et que dit le poète
Au soir de la fête ?
Le Nil déroule sans fin son flot majestueux
C’est le canon du vers mais c’est par trop pompeux.
L’eau inonde le temps
Le Nil n’inonde plus, tombé dans le sommeil
Jugulée sa puissance, brisé net le flot
Ruinés les temples, ouverts les tombeaux ?
Pleine lune ce soir, le désert veille
Béants les naos, violés les tombeaux.
Eaux grises, tristes, sombres,
amères.
De l’Egypte la vague n’est plus la seule mère
Juillet ne voit plus se déverser le flot
Porteur de cette vie qui narguait les tombeaux.
D’Osiris à Horus, de
Amon à Aton
Tous les dieux du pays devenus orphelins
C’est malheureux à dire se sentent un peu cons
Avec ce barrage en travers du chemin.
Que reste-t-il au Nil à
faire à Assouan ?
Traverser une écluse, y perdre son élan
Méditer : j’étais fort, j’étais beau
et puissant
Je deviens un agneau, merci, Allah est grand !
Le Nil Splendor fend l’eau
Au cœur de la nuit brune
En quittant Kom Ombo
Ce soir c’est pleine lune …
KOM OMBO 2 avril 2007.
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